La question écrite de l’élu de Tshikapa porte essentiellement sur les fonds alloués à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) par le gouvernement à travers le ministre des Finances. « Monsieur le ministre, conformément aux dispositions pertinentes de notre règlement intérieur spécialement en son article 179, en notre qualité de député national et membre de la commission économique et financière, nous nous faisons le devoir de vous adresser ce dont l’objet est repris en concerne », s’est-il adressé au ministre des Finances.
Mulamba rappelle à Kazadi qu’il y a une semaine, le président de la CENI, Denis Kadima, a, dans une interview accordée à la Radio Top Congo, soutenu que depuis l’arrivée de son équipe à la tête de cette institution, il n’a pas encore reçu du gouvernement les fonds nécessaires pour les opérations électorales. « Contrairement à ces propos, vous êtes également passé sur la même chaîne pour contredire ce qu’a soutenu le président de la CENI. Vous avez dit que près de 37 millions de dollars américains ont été remis à la CENI », a-t-il ajouté.
Dans l’entretemps, enchaîne l’élu de Tshikapa, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) révèle avec documents à l’appui que le trésor public a décaissé 212 milliards de FC, soit 104,2 millions de dollars, dont plus de 90% couvre les dépenses de fonctionnement.
Pour l’élu USN se référant au rapport de cette organisation, entre le versement annoncé par le ministre des Finances et celui retracé par le ministère du Budget, il se constate un écart de 67,2 millions de dollars.
Ainsi, il demande au ministre de fournir à la représentation nationale des éclaircissements sur un questionnaire auquel il le soumet. « Qu’en dépit de tout cela, l’Inspecteur général des finances a annoncé par la voie des ondes qu’il compte dépêcher une équipe d’inspecteurs auprès de la CENI en vue de son contrôle, pourtant une institution hautement indépendante et jouissant d’une autonomie fonctionnelle. C’est pourquoi, considérant votre statut de membre du gouvernement, la représentation nationale veut savoir, par retour du courrier, qui dit vrai ? Puisque la question du financement de la CENI engage tout le gouvernement piloté par le Premier ministre Sama Lukonde, aviez reçu son autorisation pour parler au nom du gouvernement ? Selon vous, en vertu de quelle loi l’IGF doit-elle contrôler la CENI dès lors que nous savons que seul le Parlement et la Cour des comptes peuvent contrôler la CENI ? », s’est-il interrogé.
Il y a quelques jours, une escalade verbale entre le président de la commission électorale et l’argentier national sur les fonds alloués à la CENI avait cristallisé l’attention de l’opinion. Aux allégations de Denis Kadima assurant que son institution n’avait jamais reçu un rond depuis l’installation de ses nouveaux animateurs, le ministre des Finances avait dénoncé le mensonge du président de la CENI avançant le chiffre de 37 millions de dollars que la nouvelle équipe avait déjà perçu du trésor public.
