67,1% des reportages sur les droits humains ont été réalisés par la presse écrite durant la période allant d’Août 2021 à février 2022.Publié le 18 mars 2022 à 06:40
Les médias en ligne ont accompli 21.2%, la télévision 5.3% et la radio 6.5%. Tels sont les résultats du monitoring des médias présentés par Mme Lucie Ngusi de Journalistes des droits humains (JDH/RDC), au cours de l’atelier de mobilisation des medias organisé jeudi 17 mars 2022, à l’intention des responsables et professionnels des médias, en collaboration avec l’Union congolaise des femmes de médias (UCOFEM) dans le cadre du projet “Canada monde : la voix des femmes et filles”, autour du thème : “La prise en compte de l’aspect genre dans les productions médiatiques”.
L’étude a eu comme objectif général d’évaluer la performance des médias ciblés en matière de la promotion des droits humains, plus spécifiquement les droits des femmes et filles. Et les objectifs spécifiques ont consisté à déterminer la quantité de la couverture médiatique sur les questions liées aux droits des femmes et filles ; le niveau de crédibilité des reportages sur les droits de l’homme ; celui d’intégration de l’aspect genre dans les reportages sur les droits humains ainsi que la collaboration entre les OSC et médias.
A travers cette étude, JDH a encouragé les médias locaux à accroître la quantité et la qualité de la couverture médiatique sur des problématiques liées aux droits des femmes et des filles et de renforcer leur collaboration avec les OSC. Mme Lucie Ngusi a précisé que ce monitoring bihebdomadaire a été effectué entre août 2021 et février 2022 sur un échantillon des 10 médias locaux, soulignant que 170 reportages sur les droits humains sélectionnés aléatoirement ont été analysés durant cette période.
Le but était d’analyser la quantité de la couverture médiatique sur les questions liées aux droits des femmes et filles, le niveau de crédibilité des reportages sur les droits de l’homme, celui d’intégration de l’aspect genre dans les reportages sur les droits humains et celui de collaboration entre les OSC et médias.
Ce résultat, a-t-elle dit, démontre que durant ladite période, les femmes avaient plus tendance à produire les reportages sur les questions relatives aux droits humains que les hommes malgré le fait qu’elles soient sous-représentées dans le secteur médiatique. Comparativement à l’étude effectuée par l’UCOFEM en 2016 qui avait conclu que le taux de participation des femmes à la production des contenus médiatiques diffusés et publiés à la télévision, à la radio et dans la presse écrite était de seulement 21 %, l’oratrice a martelé que les résultats actuels montrent une nette amélioration du taux de participation des femmes, soit 49% contre 31 pour les hommes.
Par ailleurs, Mme Ngusi a fait remarquer que la majorité des reportages produits sur les droits humains était sur la violence basée sur le genre (MGF, mariage d’enfants, violence sexuelle, féminicide ), soit 33.1%, suivi sur les droits politiques et civils 27.5%, les droits économiques 14.2%. Le tableau démontre une volonté des médias ciblés à couvrir les problématiques concernant les femmes.
Cependant, malgré la tendance à se focaliser beaucoup plus sur les questions liées à la VBG, très peu de reportages se sont focalisés sur l’autonomisation des femmes, à travers l’emploi des femmes, les femmes porteurs de projets, les femmes commerçantes, professeurs et docteurs, ou encore la participation des femmes dans la vie publique et politique, a-t-elle relevé, tout en déplorant le fait de voir que la couverture médiatique sur les questions liées aux droits à la santé sexuelle et reproductive reste très basse.
En effet, le JDH/RDC a monitoré 33.1% des reportages sur la VBG ; 27.2% sur les droits politiques et civils ; 14.2% sur les droits économiques ; 13% l’accès à l’éducation ; 5.3% l’accès aux soins médicaux ; 4.1% les droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) ; 3% sur le changement climatique. Les participants ont salué le travail réalisé par cette organisation en dépit de quelques préoccupations soulevées lors des échanges avant de formuler les recommandations.
Le JDH/RDC est une organisation de droit international qui travaille sur base d’un projet intitulé : “Canada monde : la voix des femmes et filles”. Il s’agit d’un projet de développement médiatique de quatre ans ciblant les médias, les organisations de la société civile, les institutions académiques, les décideurs, et d’autres parties prenantes qui militent pour les droits humains en RDC, en particulier les droits des femmes et des filles.
Le but du projet est de renforcer la capacité des médias et des institutions médiatiques afin de promouvoir les droits humains, plus spécifiquement les droits des femmes et des filles. Ce projet vise également à remédier les problèmes institutionnels, structurels et opérationnels au sein du secteur médiatique afin de développer des médias forts et dynamiques qui peuvent effectivement jouer le rôle de promoteur et défenseur des droits humains et de la bonne gouvernance.
Par Alexis Emba/Notabilitecd