Une analyse de Godefroy K. Mwanabwato, Président Honoraire du PUR Semaine du 8 au 14 novembre 2021
Mes analyses de la situation politique de la semaine dernière m’avaient emmené à la conclusion selon laquelle la confrontation politique de 2023 avait déjà commencé sur fond de la querelle électorale de 2018.
La semaine qui s’achève tend à nous le confirmer.
Dans ce contexte de reconfiguration de l’espace politique en prélude de 2023 (mais sur un goût d’inachevé de 2018), comment analyser la semaine qui s’achève ? Tel sera notre propos.
1) Test des libertés fondamentales : pari gagné pour Tshisekedi ou ballon d’essai pour l’opposition ?
La semaine a été agitée par des sorties des chansons engagées dont la censure a été décriée par l’opinion nationale via les réseaux sociaux. Sous la clameur publique, le gouvernement a forcé la « commission de censure » à se rétracter. A la lecture de l’opinion, cet aboutissement comporte un goût mi-figue, mi-raisin.
Serait-ce l’opposition qui a réussi son ballon d’essai ?
Rien n’est moins sûr étant donné l’apolitisme avéré des artistes auteurs des chansons polémiques. Ils n’ont rien d’un Tshala Mwana encore moins d’un Boketshu. La tentative récupération des chansons polémique par l’opposition s’est faite de manière très maladroite au point de n’intéresser que très peu l’opinion.
Serait-ce le régime qui s’en est sorti ragaillardi ?
Rien n’est moins sûr également étant donné qu’il s’en est sorti un peu plus déplumé car ayant, par cette censure, ajouté de l’eau au moulin des opposants en quête d’arguments populistes.
Et pour conclure ? Il est impérieux de ne pas donner aux opposants des arguments susceptibles de trouver à leur discours des similitudes à ceux que les opposants de jadis trouvaient contre Kabila, de triste mémoire.
2) La politique d’encerclement des opposants contre Tshisekedi : une piste à redouter ?
La stratégie de Katumbi de la semaine passée s’est avérée moins payante. Cela était prévisible. En témoigne sa sortie très commentée en Israel tandis que l’opinion attendait que soient tirées les conséquences de la traversée du Rubicon par Tshisekedi dans l’affaire Kadima. Une actualité politique chassant une autre, ses consultations ne pouvaient qu’ennuyer l’opinion.
En guise de conséquence : Kadima prend de plus en plus possession de son pouvoir et la page se tourne peu à peu. Mais pas si vite… C’est au même moment que le « Bloc Patriotique » composé du FCC et de Lamuka réussit (de manière un peu mitigée, il faut le reconnaître, suite au désintérêt des provinces) sa première sortie politique à Kinshasa.
Faut-il y lire une petite victoire de l’alliance FCC-Lamuka/aile Fayulu contre Katumbi qui n’a pas pu aligner ses poulains derrière sa stratégie suicidaire de chantage contre l’USN ? Trop tôt pour le dire. Faut-il y lire, par contre, une stratégie d’encerclement dans laquelle le FCC, Lamuka/Aile Fayulu et Katumbi affutent leurs armes pour mieux en venir à bout de Tshisekedi ?
Encore trop tôt pour le dire.
Les semaines qui suivront s’annonceront plus déterminante dans la quête de plus de visibilité dans la reconfiguration de cet espace politique de plus en plus illisible où des alliés sont alliés sans vraiment l’être.
GKM PNH1/PUR
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