KINSHASA, le 20 août 2021 MNCTV CONGO—— ; Beaucoup avaient invoqué la nécessité des réformes en profondeur de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, cette institution censée organiser les prochains scrutins en République Démocratique du Congo. Après l’adoption par le parlement de la loi organique portant sur son organisation et fonctionnement, la désignation de ses animateurs a déclenché un petit tsunami político-médiatique dans le microcosme politique Kinois, sur fond des divisions entre confessions religieuses, 6 d’entre elles s’opposant à l’Église Catholique et l’ECC sur la désignation du Président de cet organe.
En tout cas, la question est sur toutes les lèvres. La presse, les réseaux sociaux, les spécialistes, les hommes politiques, tout le monde en parle avec intérêt dans les salons politiques de Kinshasa.
Le forcing opéré par le Groupe de 6 voulant à tout prix imposer la candidature de Denis Kadima proposée par les Kimbanguistes semble rencontrer devant lui un véritable rideau de fer, même si tout semble indiquer que le Speaker de la Chambre Haute du Parlement Christophe Mboso Nkodia Pwanga pencherait en faveur de cette position plutôt que celle des deux forces religieuses qui elles seraient favorables à une candidature plus consensuelle.
Certains parlent de dictat du pouvoir en place du pouvoir voulant imposer un candidat ayant des accointances avec lui et soupçonné de préparer un hold-up électoral pour une bataille qui s’annonce vraiment très disputée. Les plus radicaux évoquent une volonté programmée de phagocyter les ambitions d’autres potentiels candidats.
Pour un candidat de consensus
Les catholiques et les protestants de l’ECC ont ainsi sollicité l’arbitrage du Président Félix Tshisekedi afin de dégager une candidature qui ferait consensus en rappelant dans la foulée que ce sont les mêmes circonstances qui avaient concouru dans le passé à la mise à l’écart de Ronsard Malonda et que donc cette jurisprudence devrait s’appliquer dans la mesure où celle de Denis Kadima est vraiment loin de faire l’unanimité. Dans le discours plutôt ouaté des églises, les déclarations de la Cenco et de l’ECC ont prouvé la déconvenue de l’actuelle position que semble prendre le speaker de l’assemblée nationale.
Ainsi, la troisième voie est donc à privilégier pour freiner ces sentiments de suspicions. Plusieurs noms se murmureraient déjà en coulisse mais celui de Delion Kimbulungu Mutangala, l’ancien conseiller en Communication de la CENI sous l’abbé Apollinaire Malumalu et expert électoral reconnu au pays. Entré à la Centrale électorale depuis 2006, il présente en effet un atout majeur en tant qu’enfant-maison et surtout sa longue expérience professionnelle.
Âgé de 46 ans, cet ancien journaliste au cursus impressionnant, originaire du Territoire de Kibombo dans la Province du Maniema né à Walikale au Nord, Delion Kimbulungu a eu à suivre des processus électoraux notamment en Tunisie et au Venezuela.
Consensus y aura-t-il ? En tous cas, la réponse se trouve cachée dans le logiciel mental du Président Félix Tshisekedi, garant du bon fonctionnement des Institutions.
Yves Rudahindwa/Notabilitecd