Réunie d’urgence ce vendredi 09 juillet 2021 à Kinshasa , la direction politique de l’Ensemble pour la République a catégoriquement rejeté la proposition de loi sur la congolité initiée par l’ex-candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani.
Dans le communiqué sanctionnant cette réunion, le parti politique de Moïse Katumbi rappelle que nulle part, dans le programme de la coalition de l’Union sacrée, il n’a été fait la moindre allusion à une telle disposition.
« Au regard de l’histoire du Congo, cette proposition de loi, rétrograde et inenvisageable partout ailleurs dans le monde démocratique au 21è siècle, est totalement irresponsable. Elle met à mal l’unité et la cohésion nationales en créant différentes catégories de citoyens au sein d’une même Nation. Demain en RDC, pourraient donc coexister des congolais de première et de seconde zone. Ce serait le cas en particulier pour des enfants issus de couple dont l’un des parents est de nationalité étrangère et/ou né au sein de la diaspora et détenteurs d’une double nationalité », rapporte un communiqué signé par Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général de cette formation politique.
Par la même occasion , ce parti dénonce « la volonté manifeste des instigateurs de cette proposition de loi d’exalter des sentiments de racisme et de haine dans le seul but de verrouiller l’accès aux plus hautes fonctions de la République (Présidence de la République, Présidence de l’Assemblée et du Senat, Primature, hautes fonctions au sein des cours et tribunaux, plus hauts grades dans l’armée, la police et les services de renseignements) ».
Selon la même source , cette proposition de loi est une insulte à l’endroit de tous les combattants de la liberté, les héros et les martyrs de la démocratie qui sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour arracher une alternance démocratique.
Par conséquent, cette formation politique s’oppose à cette proposition de loi et prévient que toute éventuelle inscription de ce texte au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale consacrera la rupture au sein de l’Union sacrée.
« (…) Ensemble pour la République s’oppose catégoriquement à cette proposition de loi qui voudrait légaliser une forme de ségrégationnisme identique à celle pratiquée sous les régimes Nazi et de l’apartheid au 20è siècle. Toute éventuelle inscription au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale de ce texte consacrera la rupture définitive et irréversible au sein de l’Union sacrée entre les tenants de l’instrumentalisation de la nationalité et du repli identitaire aux fins de conservation du pouvoir et les véritables républicains qui aspirent à donner au peuple congolais la possibilité de désigner librement ses dirigeants parmi leurs compatriotes à la faveur d’élections crédibles, apaisées et inclusives. Il appartient aux congolais et à eux seuls, non à une poignée de politiciens jouant aux apprentis sorciers, de choisir librement celles et ceux qui auront la charge de conduire la Nation », ajouté le communiqué.
Et d’alerter l’opinion :
« Aujourd’hui autant qu’hier, il lui appartient de veiller au respect de la constitution en rejetant toutes les initiatives qui viseraient à en dénaturer l’esprit et la lettre au risque de plonger le pays dans un nouveau cycle de violences et de crises aux conséquences aussi incalculables que funestes »
La proposition de loi de Noël Tshiani , ancien candidat président de la République sur la congolité a été déposée ce jeudi 07 juillet 2021 à l’Assemblée nationale par le député national Nsingi Pululu.
Selon cet élu de la Funa à Kinshasa , cette initiative est soutenue par plus de 215 députés nationaux parmi eux des députés nationaux membres de l’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi alors que l’opinion estime que ce dernier est l’acteur politique visé par cette proposition de loi.
Une frange des députés nationaux de l’Ensemble pour la République parmi eux, le Daniel Nsafu avait promis de barrer la route à cette loi qui risque de fragiliser la classe politique congolaise.
Selon l’initiateur de cette proposition, elle vise à verrouiller les postes de souveraineté telle que la Présidence de la République pour le Congolais qui ne le sont pas de père et de mère.
Abed Masiri / NOTABILITECD