C’est en 1948 que le droit de vote a été inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Voter est un droit, c’est un acte citoyen qui permet de choisir ses représentants à l’occasion d’un scrutin. Au sein d’une démocratie, ce droit fondamental de participation permet d’exercer sa citoyenneté en participant à l’élection de ses représentants.
Puisqu’on n’en a pas l’obligation, peut-on dire que l’on a le devoir moral de voter ? Avant de répondre à cette question, il faudrait s’assurer que le droit de vote reconnu par la Constitution est reconnu par les citoyens, qu’il a sens pour eux. Sans quoi, la question du devoir de voter n’a pas lieu d’être. Or, c’est le droit de vote qui est contesté par nombre de citoyens qui n’en voient pas l’utilité. Il est mis en cause tout d’abord par ceux qui traînent les pieds pour aller voter ou qui vont à la pêche le jour venu.
Pour moi, électeur, mon vote n’a de sens moral que parce qu’il symbolise mon intérêt pour la Nation, ce que j’entreprends pour le bien public, ce que je veux et désire pour mon pays. Cet acte n’a valeur morale que si mon vote est un acte singulier, fort, dans une chaîne d’actes, de choix, qui le préparent et l’accompagnent. Voter me renvoie à la responsabilité que j’exerce envers les autres dans ma famille, ma profession, mon syndicat, ma commune et au-delà. La responsabilité envers la collectivité ne s’arrête pas à mon action ; elle s’étend au devoir de réflexion sur la société. Comme citoyen, comme chrétien, je suis appelé à dépasser mes intérêts privés – y compris ceux de mon pays – pour être solidaire des peuples plus pauvres.
Cette solidarité s’étend aux générations qui me précèdent et qui me suivent et à l’avenir même de notre Terre. Le bulletin de vote doit signifier tout cela que je fais en vue du Bien commun. En conséquence, cela requiert du chrétien qu’il se laisse habiter par la Parole de Dieu, qu’il se laisse questionner par la lecture de la Doctrine sociale de l’Église. Le devoir de voter implique de ma part un engagement non seulement moral envers mon pays, mais fraternel à l’égard des autres, les plus proches comme les plus lointains.
Landry bigabwa