La directrice exécutive nationale de l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM) appelle les victimes des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) à sortir du silence et à dénoncer leurs bourreaux.
Rose Masala Ndarabu s’est exprimée lundi 28 juin en marge de la table ronde sur la problématique d’accès à la justice pour les survivantes des violences sexuelles et celles basées sur le genre en République démocratique du Congo. Cette attitude, explique-t-elle, va permettre de déférer les auteurs devant la justice afin qu’ils soient sanctionnés. « Les femmes victimes doivent apprendre à dénoncer. En tant que responsable d’une structure de promotion des droits des femmes, j’encourage nos sœurs, nos filles à dénoncer toutes les violations dont elles sont victimes. A l’UCOFEM, nous sommes en train de mettre en place une stratégie pour amener les femmes à s’ouvrir car il y a beaucoup de gens qui souffrent en silence. Si ces personnes arrivent à parler, ça pourra soulager d’autres qui croient être seules à avoir vécu les mauvaises expériences pareilles », a déclaré la numéro 1 de l’UCOFEM.
Rose Masala estime qu’en amenant les victimes à dénoncer toutes les maltraitances dont elles sont victimes, ce sera un début de solution à la lutte contre l’impunité des VSBG et à l’accès des victimes en justice. Concernant les obstacles qui empêchent aux survivantes des VSBG de saisir la justice, cette activiste des droits des femmes pense que la corruption est à ce jour un véritable frein pour les victimes des violations des droits humains d’accéder à la justice.
Et en même temps, ce fléau alimente l’impunité des auteurs des viols et autres violences, s’indigne-,t,-elle. Masala recommande ainsi l’amélioration des conditions socioprofessionnellesdes prestataires de justice afin de les mettre à l’abri de la corruption des auteurs de violence, qui, en général, ont beaucoup de moyens financiers. »Le secteur de la justice est fortement miné par le fléau de la corruption ainsi que la banalisation de toutes sortes de violences à l’égard des femmes. Le gouvernement doit améliorer les salaires des gens qui travaillent dans les milieux de la justice », a insisté Madame Masala.
La promotrice des droits humains en général et des droits des femmes en particulier prône aussi pour la vulgarisation des grilles tarifaires des frais de justice afin de permettre à toutes les femmes d’avoir l’information. »On dit facilement que les femmes n’arrivent pas à trouver gain de cause parce qu’elles n’ont pas des moyens. C’est vrai beaucoup de femmes n’ont pas la possibilité de se prendre en charge quand il s’agit de suivre un dossier au niveau de la justice. Mais on a remarqué que les quelques femmes qui connaissent leurs droits et ont des moyens, ne connaissent pas les différents frais de justice à payer. Il faut que ces frais soient vulgarisés pour que les gens sachent », indique la directrice exécutive nationale de l’UCOFEM.
Créée depuis plus de 20 ans, l’Union congolaise des femmes des médias fait de la promotion des droits des femmes en général et de femmes journalistes en particulier son cheval de bataille.
Par Manzu Lydie/Notabilitecd.info