Branle-bas entre le secrétariat général des Travaux publics & infrastructures et celui des Mines. Les matériaux de construction à usage courant, classées en carrières et utilisées dans l’industrie du bâtiment comme matériaux ordinaires non décoratifs reviennent aux Mines, selon le Code minier révisé. Faux, rétorque-on aux TPI.
Les experts des Travaux publics & Infrastructures rechignent toujours en dépit des assurances leur fournies selon lesquelles les matériaux de construction dont question concernent plutôt des substances minérales non métalliques de faible valeur et exploitées extensivement à petite échelle. La tension couve encore à la faveur du manque de l’opérationnalisation de la direction des Carrières au ministère des Mines. Annoncée pour 2019, rien n’est venu jusqu’à ce jour. Près de 2,5 millions de dollars feraient défaut pour le fonctionnement de la dite direction. Toutefois, de l’avis des experts du ministère des Mines, le secteur des carrières peut se rentabiliser à court terme au regard du boom immobilier qui n’a guère pali, voilà pratiquement 20 ans.
Une chute de 60% des recettes
La Carrière, selon le code minier révisé, porte sur tout gisement des substances minérales classées en carrières exploitable à ciel ouvert et/ou toute usine de traitement de produits de cette exploitation se trouvant dans le périmètre de carrière pour réaliser leur transformation en produits marchands, y compris les installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés à l’exploitation. Les matériaux de construction à usage courant : les substances minérales classées en carrières et utilisées dans l’industrie du bâtiment comme matériaux ordinaires non décoratifs. Il s’agit notamment des argiles à brique, sables, grès, calcaire à moellon, marne, quartzite, craie, – gravier alluvionnaire, latérites et basaltes. Les minéraux industriels désignent, en pratique, les substances minérales classées en carrières et utilisées comme intrants dans l’industrie légère ou lourde. Les experts du ministère des Mines citent notamment le gypse, le kaolin, la dolomie, le calcaire à ciment, les sables de verrerie, la fluorine, les diatomites, la montmorillonite et la barytine. Pour autant, depuis l’entrée en vigueur du code révisé en 2019, les recettes liées aux ventes des matériaux ont chuté de 60% pour compte du secrétariat général des Travaux publics & Infrastructures.
Les Transports perdent les sables
De tous ces matériaux dont question, caillasses, moellons et sables sont sans doute les plus exploités, et le calcaire à ciment, le plus onéreux. A Kinshasa, dix tonnes de sable se négocient à 150 dollars, celles de caillasses à 380 dollars et de moellons à 250 dollars. La taxe d’extraction de sable dans le lit mineur d’une voie navigable et ses abords qui relevait du ministère des Transports et des voies navigables devrait revenir aux Mines. Voilà ce qui passe mal au secrétariat général des Transports, Voies de communication et Désenclavement. Le secteur des constructions est, en réalité, porté par les privés et se porte mieux malgré la crise économique liée au Covid-19. Selon les estimations de la Commission des études statistiques et des comptes nationaux(CESCN), le secteur secondaire aurait connu une performance en crescendo depuis 2017, basée essentiellement sur la bonne tenue attendue de la branche «Bâtiments et Travaux publics». L’entrée en production de deux nouvelles cimenteries aura été déterminante pour le secteur du génie civil, selon la CESCN. Ces cimenteries devraient produire à terme 2,2 millions de tonnes de ciment par an, à raison de 1,0 million pour le PPC Barnet et 1,2 million pour la Cimenterie Kongo (CIMKO).
Pold Levi Maweja / NOTABILITECD