Des ennuis semblent être loin de terminer pour la banque commerciale « BGFIBANK-RDC ».
Considérée comme la banque de l’ancien chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, cette institution financière est accusée d’être complice de détournements colossaux des fonds publics par la famille de l’ancien président Kabila (2001-2013) et certains de ses associés les plus proches. Selon Congo hold-up, entre 2013 et 2018, ils ont pu mettre la main, avec la complicité de la BGFI, sur au moins 138 millions de dollars dans des caisses de l’État.
Comme si cela ne suffisait pas, cette banque vient d’être sommée par la Banque centrale du Congo (BCC) de redresser sa situation financière qui est jugée nébuleuse. Dans une lettre adressée au directeur général de cette banque, la gouverneure de la BCC, Mme Mulanga Kabedi Mbuyi fait observer que le résultat provisoire fin septembre est négatif, soit de l’ordre de 3,8 millions de dollars américains.
La Banque centrale note que la BGFI n’est point rentable. Aux yeux de Mme Kabedi, cette situation est induite notamment par l’évolution de leurs charges de structure élevées, lesquelles absorbent l’essentiel de la production bancaire et dégagent un coefficient d’exploitation de 122,60% qui continue à éroder davantage leurs fonds propres réglementaires qui sont situés à 29,91 millions de dollars américains.
La gouverneure de la BCC rappelle que cette institution est tenue, d’une part, de prendre des mesures idoines pouvant renforcer à bref délai sa situation financière, et d’autre part, d’élaborer un plan réaliste de remboursement de la créance de la Banque centrale du Congo.
Par conséquent, elle convie ses responsables à une séance de travail sur les questions sus-évoquées dans un bref délai.
L’histoire du groupe BGFI est marquée par des scandales de corruption et de blanchiment d’argent impliquant des autocrates africains et des entreprises européennes. Cette banque, au passé sulfureux lié à l’affaire des « biens mal acquis », a déjà été épinglée à la suite des fuites de documents dont la plus importante jusqu’ici était en 2016 les « Lumumba Papers ».