Figure clé de l’action gouvernementale contre la pandémie de Covid-19, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a annoncé ce samedi sa démission pour avoir enfreint les règles mises en place face au Covid dans le cadre d’une liaison avec une conseillère, révélée par un tabloïd.
Sa position était devenue intenable. Après la publication par le tabloïd The Sun d’images le montrant embrasser une collaboratrice en dépit des mesures sanitaires, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a présenté ce samedi sa démission.
Ce départ intervient à un moment où le Royaume-Uni, endeuillé par plus de 128 000 morts, est confronté à une flambée de contaminations par le coronavirus attribuée au variant Delta très contagieux. Ce pays est engagé dans une course contre la montre pour vacciner le plus de monde possible avec l’objectif de pouvoir lever en juillet les dernières restrictions encore en place.
« Nous nous devons d’être honnêtes envers les gens qui ont tant sacrifié pendant cette pandémie, quand nous les avons déçus comme je l’ai fait en enfreignant les consignes », a écrit Matt Hancock, 42 ans, dans sa lettre de démission remise au Premier ministre Boris Johnson, réitérant ses excuses.
Boris Johnson, qui avait initialement apporté son soutien à son ministre de la Santé, en poste depuis trois ans, s’est dit « désolé » de sa démission. « Vous devriez quitter vos fonctions très fier de ce que vous avez réalisé, pas seulement en vous attaquant à la pandémie, mais aussi avant que le Covid-19 ne nous frappe », lui a-t-il répondu dans une autre missive.
Le tabloïd The Sun avait publié vendredi à sa Une une image tirée d’une caméra de surveillance montrant Matt Hancock, marié et père de trois enfants, embrasser Gina Coladangelo, une amie de longue date dont la discrète embauche avait déjà fait polémique, dans son bureau le 6 mai, à un moment où les accolades étaient interdites.
Reconnaissant avoir enfreint les règles, celui qui appelait très régulièrement les Britanniques à les respecter avait présenté des excuses et le chef de gouvernement lui avait réitéré sa confiance, jugeant le sujet « clos ».
Mais le Sun a enfoncé le clou samedi, en diffusant sur son site internet les images vidéo de la caméra de surveillance. Face à cette affaire relayée par tous les médias, les appels à la démission s’étaient multipliés, de la part des partis d’opposition, mais aussi dans le camp conservateur au pouvoir. Ils ont finalement eu raison du ministre accusé d’hypocrisie.
Conflit d’intérêts ?
Le Parti travailliste s’est aussi interrogé sur un possible conflit d’intérêts dans la nomination au ministère de Gina Coladangelo, une lobbyiste que Matt Hancock connaît depuis l’université et qui dirige actuellement la communication d’une chaîne de boutiques fondée par son mari. Cette nomination n’avait pas été déclarée avant d’être révélée par la presse.
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Avant cette affaire, d’autres accusations embarrassantes visaient déjà Matt Hancock, qui s’est surtout fait connaître des Britanniques durant la pandémie, animant régulièrement les conférences de presse quotidiennes du gouvernement au plus fort de la première vague.
Lors d’une audition parlementaire en mai, l’ex-conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, avait accusé le ministre d’avoir « menti » à plusieurs reprises et jugé qu’il aurait dû être « viré ». Mi-juin, il a affirmé, capture d’écran à l’appui, que Boris Johnson avait jugé la gestion de la pandémie par Matt Hancock calamiteuse.
Le désormais ex-ministre de la Santé a aussi été vivement critiqué pour le manque de matériel de protection pour les soignants au début de la crise sanitaire ou, plus tard, pour l’opacité entourant l’attribution de certains contrats publics, à des proches notamment.
(Avec AFP)/Notabilitecd