La marche est partie de la Place des Evolués pour chuter au Palais de la nation où un mémorandum adressé au président de la République, Félix Tshisekedi et au spekear de l’Assemblée nationale, a été déposé. La situation socioéconomique et sécuritaire vécue dans les deux provinces a été peinte.
Dans ce document, selon Héritier Yamba yamba, les ressortissants de l’Est du pays ont révélé que le chaos sécuritaire s’est accentué à Beni et en Ituri, depuis l’instauration de l’état de siège au mois de mai dernier. Et pourtant la population avait fondé une lueur d’espoir avec l’instauration de cette mesure exceptionnelle, souligne ce jeune de Beni. Il a ajouté que plusieurs attaques des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) ont été signalées dans plusieurs villages du territoire de Beni et en Ituri. Il s’agit donc de villages de Chani Chani, Eringeti, Mwalika, Mayi Moya pour le territoire de Beni et Ndalya, Otomabere, Ndimo en Ituri, causant ainsi la mort des dizaines de civils et les déplacements massifs des populations vers les endroits supposés sécurisés dont les agglomérations ont été assiégées par des rebelles.
M. Kambale Yamba yamba fait observer que cette situation d’insécurité a rendu les axes routiers du Nord-Kivu et de l’Ituri des véritables mouroirs à cause de la tuerie des civils lors des embuscades. A côté de cette situation macabre, il dénonce aussi la montée en flèche de l’insécurité urbaine dans la ville de Beni et dans d’autres entités dans la zone.
Le secrétaire général du parti politique « Alerte au Changement » (AC) s’est aussi insurgé contre la mauvaise communication des autorités militaires qui dénaturent les faits devant le président de la République et d’autres institutions du pays. Tout en reconnaissant les efforts de certains militaires FARDC qui se dévouent pour éradiquer l’insécurité à Beni, Héritier Yamba yamba a formulé certaines recommandations aux décideurs notamment le départ de la Mission onusienne (Monusco), qui a montré son inefficacité et ses limites dans la traque des ADF et d’autres milices.
« … Malgré leur forte logistique, les casques bleus de la Monusco ne combattent presque pas, sauf la brigade d’intervention qui le fait rarement. Un de leurs chars de combat a connu un accident le 07 octobre 2018 dans la ville de Beni Boikene et on n’y a retrouvé que de la bière. Cela révèle leur degré d’insouciance et de banalisation de nos souffrances. On ne peut véritablement pas compter sur un système de défense bâti sur les FARDC et la Monusco dans leur configuration actuelle. Ainsi, il faut de toute urgence » :
- Le départ de la Monusco sur toute la région de Beni-Ituri et son remplacement par les jeunes courageux qui sont prêts à accompagner les FARDC partout, même au front pour combattre l’ennemi.
- Former les jeunes volontaires à Beni-Ituri pendant 21 jours et les doter des armes pour limiter les dégâts lors d’une attaque car notre armée arrive toujours en retard.
- Installer momentanément le conseil national de défense dans la ville de Beni pour suivre la situation de plus près ;
- Organiser des évaluations participatives mensuelles de la situation sécuritaire avec les autres acteurs sociaux , a expliqué Kambale Héritier Yamba yamba, secrétaire général de l’AC et ressortissant de la ville de Beni, qui a lu le mémo remis aux plus hautes instances du pays.
Les ressortissants de Beni ont aussi démontré que les attaques contre les populations civiles ont négativement impacté l’économie de cette partie du pays. Voilà pourquoi, Kambale Héritier Yamba yamba demande au gouvernement de déclarer Beni et Ituri, zones sinistrées avec comme conséquence une exonération fiscale totale de toutes les activités mais également d’accorder des faveurs aux habitants dans tous les secteurs.
… Il faut coûte que coûte alléger les souffrances des habitants de la région de Beni à travers notamment des mesures comme :
- La déclaration de la zone de Beni comme zone sinistrée avec comme conséquence une exonération fiscale totale de toutes les activités socioéconomiques des habitants des zones, en proie au conflit armé ; – l’effectivité de la gratuité de l’Enseignement primaire dans les établissements scolaires publics et privés ;
- la réduction sensible des frais de scolarité dans les institutions secondaires ainsi que d’enseignement supérieur et universitaire situé dans la région de Beni ;
- l’assistance humanitaire aux rescapés directs des massacres avec une attention particulière pour les personnes vulnérables (femmes, enfants, PVH, …)
- Renforcement de l’approvisionnement en médicaments, équipements et en personnels de tous les centres de santé et hôpitaux publics et privés de la région afin d’étendre à toute la région la mesure de gratuité des soins de santé , peut-on lire dans le document.