Le «fléau impitoyable» qu’est la corruption, a atteint tous les segments de la vie nationale, hurle le lanceur d’alerte, Jean-Jacques Lumumba lors d’une conférence de presse samedi à Bruxelles.
La cause, selon lui, serait l’absence d’une «justice forte et indépendante». A en croire l’ex-banquier cité par Congo-indepéndant, 12% des cas de corruption ont été relevés au niveau de l’Institution président de la République. «Si la première institution du pays est infestée par la corruption c’est que le pays est en danger», dénonce l’activiste.
Pour éradiquer ce «fléau», le petit-neveu de Patrice-Emery Lumumba préconise «la réhabilitation et le renforcement des institutions de contrôle». C’est le cas notamment de la Cour des comptes. Il suggère la création d’un «parquet financier» dont la mission serait de s’occuper du volet judiciaire des investigations menées par l’IGF. Il suggère également de mettre fin à la «multiplicité des institutions ayant pratiquement les mêmes attributions».
Répondant à une question, J-J a déclaré avec une pointe de regret que «la situation sociale n’a pas évolué». Il peine à comprendre que les dirigeants du pays soient mieux payés que le reste de la population. «Les mafieux ne sont toujours pas arrêtés comme on l’espérait», souligne-t-il avant de titiller implicitement «Fatshi» par ces mots : «nous sommes toujours au stade des promesses».
Ancien banquier, l’orateur sait de quoi il parle. Il commence par «saluer» la nomination inédite d’une femme en qualité de gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC). Il déplorer néanmoins de constater ce qu’il qualifie de «tâtonnement» ayant entouré la nomination des administrateurs. «Ce faux pas dans le chef de l’autorité suprême du pays nous interpelle quant à la nécessité absolue de consacrer l’indépendance de cette prestigieuse institution du pays». Lumumba propose une mission d’audit chargée de passer au peigne fin le Compte d’exploitation de la BCC. Ce compte serait, selon lui, un «fourre-tout». Pour lui, il importe de séparer l’institution de supervision de l’institution de contrôle. Il insiste sur la nécessité d’identifier les clients.
Baudouin Amba Wetshi/Notabilitecd