Près de trois ans après son accession au pouvoir, le chef de l’État congolais, qui se bat pour l’instauration d’un état de droit, est loin, pour l’instant, de compter sur le pouvoir judiciaire. Sans détour dans une interview accordée à la télévision publique, il a exprimé son inquiétude sur le travail des juges. »… tous les magistrats et les responsables que j’ai mis, savent que je ne suis pas content et pas satisfait de leur rendement et que j’exige beaucoup plus de leur part », a-t-il fait savoir.
Parmi les griefs à charge de magistrats figurent notamment la restitution des biens ou de l’argent volé dans les dossiers de détournement mais aussi la lenteur dans le traitement des dossiers. «Mais moi, je pose des questions et je me dis que ce n’est pas normal. Même quand on arrête, on condamne les gens, pourquoi est-ce qu’on ne reprend pas le produit du vol ou de corruption. Il y a un problème dans notre justice», s’est-il indigné.
Saluant les prouesses de l’IGF et de l’APLC, le chef de l’État a émis, toutefois, le regret de voir que la justice n’accompagne pas le travail de ces institutions mises en place pour combattre la corruption et les détournement de deniers publics.« Bravo à l’IGF, elle commence quelque part à faire le travail de la justice et aussi l’APLC qui a eu des problèmes de démarrage mais maintenant je pense que ça va aller parce qu’elles font leur travail. Mais ça ne suffit pas, si la justice ne fait pas le sien, il n’ y aura pas d’efficacité », a-t-il dit.
Sur la question des immunités qui semble ralentir le travail des juges, le chef de l’État a déploré le fait que d’autres congolais veulent s’extirper de la justice. «Je ne comprends pas qu’on crée cette catégorie de Congolais. D »une part, vous avez les justiciables, les Congolais qui sont prêts à rendre compte à la justice et d’autre part des Congolais qui peuvent être extirper de la justice», a tonné Félix Tshisekedi qui a affiché ouvertement son engagement à combattre l’impunité.
Josué Kashama / Notabilitecd