Après avoir donné cette brève explication de la signification de son nom, le Maha Rishi décrivit différentes scènes auxquelles il eut l’occasion d’assister en esprit. Certaines sont relatées ci-après en ses propres termes. VAINQUEUR OU VAINCU Beaucoup de gens semblent penser que ce qu’il font dans le secret n’est connu de personne, excepté d’eux-mêmes. Mais rappelezvous les paroles de Paul, et ce que le Seigneur Jésus lui-même e dit : “Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.” (Matthieu 10:26) Ce que le Seigneur et l’apôtre évoquent, je l’ai expérimenté de mes propres yeux. Une fois, présent en esprit à Liverpool, je me rappelle avoir vu un homme près duquel le frère aîné et la grand mère étaient aussi présents en esprit. Tous deux avaient été, de leur vivant, des gens craignant Dieu. Et il n’y avait pas que nous. Une armée d’anges était là également. Le voyant commettre un horrible péché, les deux parents de cet homme répandirent des larmes d’une amère tristesse, se désolant sur leur proche, indigne. Moi-même, je fus profondément attristé de ce que je vis. C’est alors qu’un ange me dit ceci : – Ce que cet homme est en train de faire maintenant lui sera remis en mémoire après sa mort. Mais quand bien même il se repentirait alors et demanderait pardon, cela ne lui sera pas accordé. A une autre occasion, à Pittsburg, je vis un homme qui était assailli par une très forte tentation de péché. Mais au lieu de donner accès à ses désirs, cet homme tomba plusieurs fois à genoux et pria pour que l’aide divine le délivre de sa mauvaise passion. C’était une lutte terrible, qui se menait devant ses parents, présents en esprit également et qui l’observaient avec un grand suspense. Finalement, par la prière, il vainquit sa tentation. Voyant cela, ses parents se réjouirent énormément, de même que les centaines d’anges qui étaient aussi témoins de la scène. Ceuxci remontèrent alors au Ciel, chantant des hymnes et des louanges à la gloire de Dieu qui avait sauvé une âme de la chute. LE FILS UNIQUE D’UNE VEUVE Nos parents et nos bien-aimés qui ont quitté cette vie transitoire suivent nos vies d’êtres humains avec un grand intérêt. Ils partagent nos joies, nos tristesses et nos souffrances, et parfois ils viennent tout près de nous, bien que nous ne puissions jamais les voir avec nos yeux charnels. Je me souviens avoir vu un jour une chose particulièrement touchante. Une veuve chrétienne, à Madras, avait un fils unique qui tomba très gravement malade et mourut en quelques semaines. Cette pauvre mère fut très fortement secouée par la perte de son jeune fils. Elle passait tout son temps à pleurer et à se lamenter. Un jour qu’elle était assise et pleurait de tout son coeur sur ce cher fils, j’étais là, en esprit, et je voyais son fils assis sur ses genoux. Il essayait de la réconforter et lui disait : – Ma chère maman, pourquoi pleures-tu ? Regarde. Je suis entré dans le repos éternel et je suis bien plus heureux que lorsque j’étais sur terre, malgré ce que le monde a pu faire pour moi. N’aie pas tant de chagrin. Dans peu de temps tu seras toi aussi avec moi. Mais ces paroles n’avaient aucun effet sur la pauvre mère, car elle ne pouvait ni le voir, ni l’entendre. Alors, le jeune homme devint tout triste ; et le cœur brisé, il demanda la permission d’apparaître en chair à sa mère, afin qu’il lui explique la futilité de sa peine. Mais à sa grande déception, une telle permission ne lui fut pas accordée. Ces récits montrent donc que nos proches qui nous ont quittés regardent et observent nos pensées et nos actions. Ils ont le désir de nous apparaître en chair, reprit le Maha Rishi, afin de nous mettre en garde contre les ruses du malin, et de guider nos pas sur le chemin du salut. Mais ceci leur est rarement accordé, car, à leur requête, Dieu répond invariablement ceci : “Ils ont maintenant, sur la terre, beaucoup de mes serviteurs bienaimés. Qu’ils apprennent les choses à partir de leurs vies et de leurs enseignements.” On se souviendra que notre Seigneur Jésus Lui-même a enseigné un jour une leçon similaire (voir Luc 16:19-31). Quand voulant épargner à ses proches les tourments qui étaient sa part, le mauvais riche implora Abraham afin qu’il envoie quelqu’un en rendre témoignage à ses frères. Il reçut d’Abraham cette réponse : “Ils ont Moïse et les Prophètes. Qu’ils les écoutent !” NOS ANGES GARDIENS Chaque serviteur fidèle du Seigneur, dit encore le Maha Rishi, bénéficie de l’aide des anges gardiens que Dieu lui a affectés. En permanence, ils sont avec lui pour le secourir et le réconforter dans les moments de faiblesse et de désespoir. Nul ne peut voir ces anges, exceptés ceux – très peu nombreux – qui s’immergent dans l’amour divin au point d’avoir leurs yeux spirituels partiellement ouverts. Alors, de temps en temps, ils saisissent quelque aperçu du monde spirituel, et ils commencent à comprendre les mystères de la communion des saints. A part un groupe particulier d’entre eux, la plupart des esprits bénéficient de la plus entière liberté de visiter n’importe quel endroit de la terre. Mais il est rare qu’on entende parler d’esprits célestes qui apparaissent à des êtres humains. Ceci ne vient d’ailleurs nullement d’une quelconque restriction imposée par Dieu. La seule raison, c’est que leur nature céleste exempte de péché leur donne une aversion naturelle à l’égard de la nature souillée des êtres humains. L’odeur même du péché, autant que le péché lui-même, est répugnante à leur nature céleste. Aussi cela leur estil très déplaisant et pénible d’être appelés par les hommes. Par exemple, quand Saül appela l’esprit de Samuel, Samuel dit à Saül : “Pourquoi m’as-tu troublé en me faisant monter ?” (1 Samuel 28:15) D’un autre côté, les mauvais esprits ne sont que trop prêts à s’immiscer dans les affaires humaines. Et du fait que leur nature profonde soit le péché, ils brûlent d’un ardent désir de satisfaire cette nature pécheresse. Mais comme il leur est impossible d’avoir eux-mêmes un corps physique, c’est lorsqu’un être humain commet un péché que leurs viles convoitises en tirent quelque profit. Ils trouvent là également une certaine satisfaction dans l’assouvissement de leurs propres passions. Du reste, la connaissance qu’ils ont de leur destin après le Jour du Jugement rend ces mauvais esprits désespérément misérables. Ils savent que le jour vient où la torture éternelle de l’enfer sera leur sort. Aussi, leur seule ambition, leur seul plaisir, c’est d’entraîner d’autres humains dans des actions mauvaises, afin qu’ils soient avec eux les héritiers de l’enfer. Tous les esprits récoltent le fruit de ce qu’ont été leurs œuvres terrestres. Mais il y en a d’autres qui ne sont pas entièrement responsables de leur sort final.