Félix Tshisekedi a tranché. Pas de ré-visitation de contrats miniers mais plutôt un rééquilibrage.
Lors du dialogue présidentiel qui a suivi l’ouverture du DRC-Africa Forum Business Forum 2021 mercredi à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a apaisé les opérateurs miniers. Des mots rassurants qui démontrent que les négociations ne conduiront pas au clash. Aux yeux du président, il faut discuter pour arriver à un partenariat gagnant-gagnant. Félix Tshisekedi plaide pour un changement de paradigme dans la gestion des matières précieuses. « Dans le secteur minier, nous voulons parler du rééquilibrage et non de faire peur aux opérateurs. Nous voulons rééquilibrer les choses dans un partenariat gagnant-gagnant », a indiqué Tshisekedi.
Mais pour lui, il n’est plus question de se laisser piétiner, plus question non plus de pleurer d’autant plus que ce pays béni a des réponses aux questions que se posent le monde. « Nous sommes un pays béni et nous avons des réponses aux questions que se pose le monde. Questions de changement climatique et des énergies propres. Nous nous devons éviter des faux clichés. Les autres sont des partenaires. Au lieu de nous plaindre, c’est à nous de nous positionner pour que ce partenariat devienne gagnant-gagnant. Nous avons eu longtemps une vision égoïste. Nous devons nous mettre ensemble pour que nos partenaires nous respectent et que nos partenariats soient gagnant-gagnant », a assuré le président de l’UA sous un tonnerre d’applaudissements.
Aux pays et opérateurs économiques qui hésitent de venir investir au Congo-Kinshasa, le chef de l’État congolais a martelé que son pays est stable. Depuis sa prise de fonction, il dit avoir travaillé pour changer l’image du pays. Fatshi se frotte d’ailleurs les mains d’avoir engagé des réformes qui ont permis d’améliorer le climat des affaires et des investissements. « Le monde entier attendait la catastrophe après les élections mais la passation du pouvoir a été Pacifique. Nous déplorons certes des situations inacceptables dans l’Est. Mais aujourd’hui, les conditions sont réunies pour que les investisseurs viennent au pays. A mon arrivée, nous avons mis en place une cellule sur le climat des Affaires. Beaucoup d’entreprises viennent au pays. Nous pensons qu’en allant dans ce sens, nous rassurons mieux les investisseurs. Nous avons rendu la justice plus efficace pour lutter contre les antivaleurs qui ont fait fuir les investisseurs. La justice est un levier important pour assurer les investisseurs ».
DRC-Africa Business Forum 2021, une opportunité pour le pays
Le forum DRC-AFRICA est une véritable opportunité pour les pays, a insisté Félix Tshisekedi. Avec la production des batteries électriques, le temps, explique-t-il, a sonné pour que l’Afrique joue le premier rôle dans la transition énergétique. Aujourd’hui, la RDC, c’est 70% de la production mondiale de cobalt. « Ce qui place le pays dans une position stratégique pour jouer un rôle important dans la concrétisation de la vision de Frantz Fanon ». Pour le président Félix Tshisekedi, il est important de développer une chaîne régionale de valeur et de promouvoir l’industrialisation pour créer le maximum d’emplois. « Le plan directeur d’industrialisation crée un nouveau paradigme de l’industrialisation. La RDC doit non seulement prendre le leadership régional mais aussi résoudre le problème de la pauvreté de sa population. « Du haut de cette tribune, j’invite mes homologues africains à construire une industrie des batteries dans ce marché de 8 mille milliards de dollars », a ajouté Tshisekedi.
Présent aux travaux, le président zambien, Hakainde Hichilema a salué la philosophie du président Tshisekedi. Il a insisté sur la paix et la stabilité, deux leviers importants qui, selon lui, vont permettre à l’Afrique de réussir ce challenge.
Pari gagné pour Julien Paluku
La réussite de ce grand forum international est le fruit d’un travail harassant abattu par le ministre de l’Industrie, Julien Paluku. Lui-même ne s’est pas empêché de louer le leadership visionnaire de Félix Tshisekedi qui a décidé d’aligner le grand Congo dans la sphère stratégique. Dans son discours, il a salué la commission économique des Nations unies qui a mis en exergue la compétitivité de la RDC dans la chaine de valeur. Pour Paluku, le pays se donne l’ambition d’être le leader mondial dans la construction des batteries électriques.
« En lui seul, le pays assure près de 70% de la production de cobalt. Nous avons la plus grande réserve de lithium au monde. La RDC est appelée à jouer le premier rôle dans la transition énergétique. Les matières premières qui interviennent dans la transition énergétique font de la RDC la meilleure destination au monde », a-t-il expliqué. Selon les études de Blommerg, investir en RDC présente des avantages énormes. Avec 39 millions de dollars, vous pouvez installer une industrie minière, largement moins inférieure que les États-unis, la Chine, le Japon, la Corée du sud, la Pologne, l’Allemagne et la France.
Signature des engagements entre le gouvernement congolais et les partenaires
Aussitôt après le débat présidentiel, le chef du gouvernement congolais a signé avec les différents partenaires les protocoles d’engagements. A cette occasion, le Premier ministre a annoncé la mise sur pied du Conseil des batteries électriques de la République. Ensuite, il a annoncé la création d’un véhicule financier qui va participer au financement des batteries électriques. Enfin, est intervenue la signature de l’acte d’engagement en vue de développement d’une industrie des minérais de batteries en République démocratique du Congo.
Par Jeanric Umande/Notabilitecd